Editorial Seuil
Fecha de edición enero 2025 · Edición nº 1
Idioma francés
EAN 9782021494211
520 páginas
Libro
encuadernado en tapa blanda
Si les concepts de fake news et post-vérité semblent définir notre monde contemporain, le Moyen Age n'était-il pas déjà l'empire du faux ? De la fausse donation de Constantin aux évangiles apocryphes, des fausses reliques aux faux monnayeurs, des milliers de fausses chartes aux comptabilités trafiquées, pourquoi la tromperie semble-t-elle régner à cette époque ? A y regarder de plus près, le faux vécu et pratiqué au Moyen Age, loin d'être homogène, n'épouse pas nos tranchantes certitudes contemporaines.
Car ces dernières tirent leurs origines d'un long cheminement qui, du XVIIe au XIXe siècle, n'a laissé de place que pour le blanc et le noir, le vrai et le faux. Il faut abandonner la notion figée de "faux médiévale", pour porter l'attention sur les "régimes de faux" et de tromperie, de forges et de forgeries. Ces derniers révèlent un rapport au savoir et à l'écrit, ainsi qu'une conception du pouvoir étonnants.
Les médiévaux cherchent davantage à forger leur vie et forcer leur destin qu'a falsifier stricto sensu des documents. En ce début du troisième millénaire, le savoir connaît une révolution comparable, avec l'explosion du numérique qui s'accompagne elle aussi d'une viralité du faux. S'interroger sur sa constitution est en creux une manière d'éclairer ce qu'est le vrai. Une réflexion nécessaire, impérieuse.
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