Editorial Gallimard
Colección Quarto, Número 0
Fecha de edición octubre 2004
Idioma francés
EAN 9782070772445
2077 páginas
Libro
Paul Bénichou, passionné par la vision tragique du monde de ceux qui constituaient "la génération de 1848" - Baudelaire, Flaubert et leurs contemporains - constate que leur pessimisme est une réaction à l'euphorie qui caractérise la génération précédente et que cette euphorie s'enracine à son tour dans la philosophie des Lumières et dans le bouleversement causé par la Révolution. À travers cette histoire, c'est une question décisive qui se joue, une question essentielle à la vie de la démocratie, à savoir : en quoi consiste aujourd'hui le pouvoir spirituel ? Qui le détient ? Qui a le droit de formuler les idéaux de notre société ? La somme de Paul Bénichou (qui regroupe Le Sacre de l'écrivain, Le Temps des prophètes, Les Mages romantiques, L'École du désenchantement) nous engage dans une réflexion qui touche à l'identité et au rôle des intellectuels, des savants, des créateurs. Sont-ils la nouvelle figure du pouvoir spirituel laïque ? Avec "Vie et oeuvre illustré" et index.
" Cette espèce de demi-religion que le Romantisme prétend être, et la position à la fois supraterrestre et militante de ses poètes, peuvent bien n'avoir été qu'un moment de transition, une sorte d'éblouissement passager entre l'ancienne société catholique et le nouveau monde positif. On comprend, s'il en est ainsi, que cet éblouissement n'ait pas résisté aux réalités, apparues dès 1830, de la nouvelle société, et que la critique littéraire elle-même soit si vite devenue incapable de percevoir ce qu'avait été la foi romantique. fine altération sensible, après les déceptions de 1830, puis de 1848, des circonstances qui avaient favorisé cette foi a précipité la poésie des sommets de l'enthousiasme aux plus sombres pensées sur le monde environnant et sur son propre statut. Quelles furent ces pensées ? Ayant renoncé à la foi qu'elle avait proclamée, la Poésie l'a-t-elle, à proprement parler, reniée ? La jeunesse romantique, déçue par les médiocres lendemains de 1830, et la génération littéraire qui lui succéda ont-elles fait l'humble mea culpa de leurs illusions ? Se sont-elles converties à la réalité ? à l'ordre établi, qui est la forme politique du réel ? au conservatisme religieux et social ? " Paul Bénichou, L'Ecole du désenchantement, " Réflexions sur le romantisme français ".
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