Editorial Gallimard
Colección La Pléiade, Número 0
Fecha de edición octubre 2015 · Edición nº 1
Idioma francés
EAN 9782070114863
1300 páginas
Libro
Ce volume contient: Madame Dargent - Une nuit - Dialogue d'ombres - Sous le soleil de Satan - L'Imposture - La Joie - Un crime - Archives d'Un crime - Vers Un mauvais rêve. Appendice : Nouvelles de jeunesse. En marge des uvres de Georges Bernanos : Textes, lettres, documents.
Le premier roman de Bernanos, Sous le soleil de Satan, paraît en 1926. Au jeune Malraux qui lui fait part de son enthousiasme, Gide rétorque : cette chose m'est contraire . C'est que Bernanos mettait brutalement en question tout ce que l'Europe la plus cultivée pensait de la création romanesque , se souvient Malraux en 1974. Cette heureuse négligence des lois du roman a pu déconcerter : Si l'on dit de Georges Bernanos qu'il fut le plus grand romancier de son temps, nul n'est surpris ; mais nul n'est convaincu . Elle est aussi ce qui confère à ses récits leur intemporalité.
Les romanciers français de l'entre-deux-guerres intéressent peu Bernanos. Il ne leur ressemble pas. S'il fallait l'inscrire dans une lignée, ce serait celle de Dostoïevski. Sombres, véhéments, paroxystiques, en un mot expressionnistes, ses romans sont des écrits de combat au même titre que ses essais. La complaisance n'est pas son fort. Il ne ménage rien ni personne, et surtout pas les tièdes. Ô vous, qui ne connûtes jamais du monde que des couleurs et des sons sans substance, c urs sensibles, bouches lyriques où l'âpre vérité fondrait comme une praline petits c urs, petites bouches ceci n'est point pour vous (Sous le soleil de Satan). La langue même est exigeante. Elle tire le lecteur du côté du sacré.
Le sacré, le surnaturel, la grâce, le mal ne sont pas des accessoires chez Bernanos. Ils sont au centre du projet romanesque. Et pourtant Malraux l'agnostique en témoigne , nul besoin de partager la foi de l'auteur pour être sensible au tragique du monde déchu qu'habitent ses personnages. Nous sommes parfois devenus aveugles, c'est vrai, à des allusions scripturaires qui étaient autrefois évidentes. Mais à cet aveuglement partiel les romans de Bernanos gagnent une imprévisibilité, une étrangeté qui conduisent, une fois encore, du côté de Dostoïevski. L' uvre nous parle différemment, mais toujours aussi fortement.
Cette uvre, l'heure est venue de la rééditer en ne négligeant rien des documents accessibles à qui sait les découvrir, et en n'hésitant pas à revenir sur des traditions éditoriales qui ont entraîné des habitudes de lecture. En 1934, une partie d'Un crime avait été refusée par Plon. On vient de retrouver le manuscrit écarté. Publié ici pour la première fois, il permet aussi d'établir un meilleur texte pour Un mauvais rêve, roman né du refus partiel d'Un crime et resté inédit du vivant de l'auteur. Autre ouvrage posthume, et célébrissime, Dialogues des carmélites : on en propose une édition qui fait clairement apparaître l'état du manuscrit laissé par Bernanos à sa mort (1948). Pour les romans publiés par l'écrivain, on est revenu aux particularités des éditions parues de son vivant, y compris pour Monsieur Ouine, jusqu'alors disponible dans une version augmentée en 1955 ; les pages ajoutées à cette date figurent désormais à leur place : en appendice comme de nombreux autres documents, extraits de manuscrits, entretiens ou lettres. La voix qu'ils font entendre est la même que celle des romans (et des essais) ; Bernanos ne cherche pas à persuader son lecteur ou son interlocuteur : il veut le toucher. Il y parvient.
Georges Bernanos nació en París en 1888. Novelista, periodista, conferenciante y libelista de estilo apasionado, estuvo profundamente marcado por su educación católica, que completó con estudios de letras y derecho. Empezó su carrera como periodista y director de un semanario monárquico (1913-1914). Durante la guerra se alistó voluntario en caballería y luego fue inspector de una compañía de seguros. Durante sus visitas de inspección escribió su primera novela: Bajo el sol de Satán (1926), cuyo éxito le animó a vivir de su pluma. Le seguirían, principalmente, La impostura (1927), La alegría (1929), premio Femina, Diario de un cura rural (1936) x{0026} x02014;Grand Prix du roman de lx{0026} x02019;Academie Françaisex{0026} x02014;, Nueva historia de Mouchette (1937) y Monsieur Ouine (1945). Al Bernanos libelista le debemos El gran miedo de los biempensantes (1931) y Los grandes cementerios bajo la luna (1937), denuncia contundente del Terror fascista y clerical en la Guerra Civil española. Después de Nous autres, Français y Escándalo de la verdad, publicadas en vísperas de la guerra, viajó a Brasil, donde vivió de 1938 a 1945 sin dejar de poner su talento de polemista al servicio de la Francia libre. Durante una estancia de dos años en Túnez escribió Diálogos de carmelitas. Georges Bernanos murió en Neuilly el 5 de julio de 1948.
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