Editorial Syllepse
Fecha de edición septiembre 2015 · Edición nº 1
Idioma francés
EAN 9782849504741
Libro
encuadernado en tapa blanda
Dimensiones 135 mm x 215 mm
Evoquant le rapport publié par l'ONG Oxfam, en octobre 2014, le quotidien Le Parisien écrivait : "La famille de Liliane Bettencourt, héritière de L'Oréal, est tellement riche qu'il lui faudrait 102 ans pour dépenser sa fortune, à raison d'un million de dollars par jour. Un constat sidérant, mais qui n'est qu'un exemple parmi d'autres évoqués dans ce rapport coup de poing." La situation est si grave que Christine Lagarde, la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), n'hésite pas à inviter dans le Financial Times, les "maîtres du monde" à s'inquiéter que, "dans de trop nombreux pays, les bénéfices de la croissance ont profité à trop peu de gens, ce qui n'est pas la bonne recette pour la stabilité et la durabilité" de la croissance mondiale.
L'inégalité nuit gravement au bien-être. Le truisme est désormais décliné à l'envi par nombre d'études internationales : les disparités de revenus, les asymétries de patrimoines, la concentration des richesses génèrent des sociétés moins prospères, plus vulnérables et moins durables. Or, à l'exact opposé des promesses de la doxa libérale du trickle down selon laquelle l'accumulation des nantis finit par ruisseler vers les plus modestes, l'aggravation des inégalités enregistrée ces dernières décennies - entre pays et à l'intérieur de la plupart des pays - s'impose comme l'effet sociétal majeur de la globalisation de l'économie.
Et signe, en cela, l'échec d'un modèle de développement planétaire, inique et inefficace. Comble de la concentration des patrimoines, 1 % de l'humanité (73 millions d'ultrafortunés) détient aujourd'hui 50 % des richesses totales, tandis que la moitié de la population mondiale (3,65 milliards d'individus) dispose de moins de 1 % de celles-ci. Disproportion exorbitante, sans précédent et éthiquement injustifiable.
Quant à l'écart entre pays riches et pays pauvres, si son explosion remonte à la période coloniale, il a encore pratiquement triplé depuis lors, pour atteindre un rapport de 80 à 1. Comment se construisent ces disparités ? Pourquoi le rendement du capital supplante- t-il à ce point les revenus du travail ? Que pèsent les mécanismes de redistribution face à la dérégulation, aux accaparements privatifs, à la libéralisation commerciale, à la concentration des actifs, à l'évasion fiscale ? Des pistes politiques existent pour renverser la croissance des inégalités.
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