Degoffe, Michel
Rouvillois, Frédéric
Editorial CNRS
Fecha de edición enero 2013 · Edición nº 1
Idioma francés
EAN 9782271076168
330 páginas
Libro
En 1900, il semblait inenvisageable que lÉtat devienne propriétaire dentreprises, quil se transforme en industriel, en marchand ou en banquier. Nétait-ce pas risquer daboutir un jour au collectivisme ? Un siècle plus tard, cest lamorce dune privatisation de lÉtat, oxymore que certains jugent scandaleux et inadmissible, qui est à lordre du jour - y compris lorsquun ministre brandit contre un groupe industriel la menace dune nationalisation.
Selon une approche héritée de la Révolution, lÉtat ne saurait être que res publica, la chose de tous, échappant radicalement à toute privatisation. Pourtant, certaines structures étatiques ont, ou ont pu avoir, des rapports beaucoup plus complexes et plus nuancés avec la sphère privée : et en particulier lÉtat français sous lAncien régime, moderne, structuré et décentralisé, qui nhésite pas à déléguer à linitiative privée une large part de ses missions régaliennes.
La figure de lÉtat exclusif et monopolisateur nest donc pas une fatalité, et il est dautres façons de le concevoir. Cette privatisation de lÉtat constitue du reste une tendance lourde dans la plupart des pays développés, où cette évolution se réalise selon deux modalités : la première (« lÉtat vers le privé ) correspondant à un transfert graduel de compétences, la seconde, plus novatrice (« lÉtat comme privé ), tendant à assimiler lÉtat à une personne privée, sans quil soit tenu compte de la singularité irréductible qui résulte de son objet et de sa nature.
Pour le juriste, pour léconomiste et le financier, pour le politique, et plus largement, pour le citoyen, lÉtat et son devenir sont plus que jamais au centre du débat.
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