Depuis la création d'Israël, la Shoah et ses millions de morts n'ont jamais cessé d'y être présents : dans la législation, dans les prières, les cérémonies, les tribunaux, les écoles, la presse, la poésie, les inscriptions funéraires, les monuments et les livres commémoratifs. La société israélienne n'a cessé de se définir en relation avec la Shoah et ses victimes, de se considérer dans un double mouvement d'expiation de leurs fautes et de rédemption de leur mort. C'est cette relation complexe et ambiguë que Idith Zertal analyse avec précision et lucidité. Elle montre le rôle central occupé par les morts de la Shoah dans le débat politique israélien depuis soixante ans, en particulier dans le contexte du conflit israélo-arabe. Auschwitz, dont le retour est perçu comme une éventualité permanente, est devenu la principale référence face à un monde systématiquement défini comme hostile et antisémite : Israël s'est ainsi doté d'une aura de sacralité, qui le rend imperméable à la critique et à une délibération rationnelle avec le reste de la communauté des nations. En outre, l'usage décontextualisé que l'État israélien fait de la Shoah a pour effet d'en dévaluer sa dimension exceptionnelle. Loin de toute polémique, Idith Zertal offre un regard émouvant, dérangeant et remarquablement documenté sur la société israélienne, une réflexion sur l'identité nationale d'Israël, sur la construction de la mémoire collective, sur la culture et la politique de la mort. Son ouvrage a déjà été traduit et publié en plusieurs langues.
x{0026}lt;p x{0026}lt;strong Idith Zertal x{0026}lt;/strong (Ein Shemer, Israel, 1945) es historiadora y ensayista. Ejerce de profesora de Historia y Filosofía Política en el Instituto de Estudios Judíos de la Universidad de Basilea (Suiza). Es autora de numerosas obras sobre la Shoá e Israel, entre las cuales cabe destacar x{0026}lt;em Des rescapés pour un État. La politique sioniste dx{0026} x02019;x{0026}lt;/em x{0026}lt;em immigration clandestine en Palestine 1945-1948x{0026}lt;/em (Calmann-Lévy, 2000) y x{0026}lt;em Lords of the Land x{0026}lt;/em (Dvir, 2005), así como de la traducción al hebreo de los diarios filosóficos de Hannah Arendt, x{0026}lt;em Los orígenes del totalitarismox{0026}lt;/em . x{0026}lt;em La nación y la muertex{0026}lt;/em es su obra más importante hasta la fecha.x{0026}lt;/p
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