Editorial Fario
Fecha de edición enero 2023 · Edición nº 1
Idioma francés
EAN 9791091902892
360 páginas
Libro
encuadernado en tapa blanda
Si l'un des gestes les plus significatifs de Günther Anders fut d'accepter de sortir du langage technique de la philosophie académique en raison de l'urgence qu'il y avait à penser et à intervenir devant la destruction à l'oeuvre dans le siècle, on aurait tort d'oublier que sa conception de l'obsolescence de l'homme repose d'abord sur une tentative de discernement de ce qu'est cet humain qui n'a plus cours.
Le présent volume se présente donc comme prolégomènes et socle de ce qui deviendra la critique impitoyable de son époque, qui est aussi la nôtre. L'anthropologie philosophique dont il est question ici, dans le sillage de Max Scheler et de Helmut Plessner est une façon d'échapper à l'analytique existentiale de Heidegger. A la différence de l'animal, immergé dans un monde qui lui est donné comme un matériau a priori, l'homme, d'abord sans monde, "libre de monde" , n'accède à un monde qu'après coup, en devenant homo faber et en construisant a posteriori le monde qui lui manque.
Absolument libre, cet homme fait en même temps l'expérience d'une absence irréductible de liberté. S'il peut disposer librement de son moi, le fait d'être ce moi le dépasse. Il est irrévocablement lui-même et personne d'autre, mais cette existence en tant que moi est en même temps hautement contingente. D'où un problème d'identification avec soi. Chez l'athée qu'est Günther Anders, l'homme ne se sauve pas de ces tentatives d'identification ratées par un saut dans la foi, à la manière de Kierkegaard, mais par un saut dans l'action.
Penser l'homme comme étranger au monde, comme a posteriori, l'oblige à envisager la relation a priori du vivant au monde et à thématiser un "a priori matérial" qu'il explore à travers des objets comme l'instinct, le besoin, la veille et le sommeil. Mais le parcours d'Anders ne s'arrêtera pas là, puisqu'il insiste finalement sur les limites d'une telle anthropologie, et remet en cause l'anthropocentrisme dont elle peut procéder.
Il ne peut que constater la tension voire la dimension "schizophrénique" dont sera marqué sa pensée, entre une distance envers l' anthropocentrisme et son intérêt fervent pour une humanité parvenue au stade de la survie.
Günther Anders, seudónimo de Günther Sigmund Stern (Breslau, 1902 - Viena, 1992) cursa estudios de Filosofía y se doctora en 1923 bajo la dirección de Husserl. A continuación realiza trabajos filosóficos, periodísticos y literarios en París y Berlín. En 1929 contrae matrimonio con Hannah Arendt, de la que se separa siete años después. Emigra en 1933 a París y en 1936 a Estados Unidos. En 1950 regresa a Europa y se establece en Viena. Visita Hiroshima en 1958 y en 1959 mantiene una intensa correspondencia con el piloto que dejó caer las bombas atómicas sobre las ciudades japonesas, Claude Eatherly. Fallece el 17 de diciembre de 1992 en la capital austríaca. Su vasta obra escrita se vio recompensada por numerosos e importantes premios literarios, científicos y periodísticos. Además de La amenaza atómica, Pre-Textos ha publicado seis títulos suyos: Hombre sin mundo (2007), La obsolescencia del hombre (vol. I) (2011), La obsolescencia del hombre (vol. II) (2011), Acerca de la libertad (2014), La obsolescencia del odio (2019) y Sobre el esoterismo del lenguaje (2023).
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