Editorial Gallimard
Fecha de edición octubre 2017 · Edición nº 1
Idioma francés
EAN 9782070107032
290 páginas
Libro
Les dernières années du XIXe siècle voient triompher la République. Une ère nouvelle commence. À Paris, les expositions universelles de 1889 et de 1900 donnent la mesure du progrès technique et industriel du pays. Mais la victoire des républicains et l'apothéose d'une nouvelle civilisation, urbaine, technique, matérialiste font naître un sentiment profond de décadence. Le mot court comme une traînée de poudre, répété par les intellectuels et repris dans les discours des premiers chantres du nationalisme.
Hugo est mort. Barrès est né. Ecrivains, publicistes, journalistes rivalisent de pessimisme sur les temps modernes appauvris par la déchristianisation et hantés par la menace révolutionnaire en ces années de misère sociale. On dénonce les progrès de la société démocratique, que le naturalisme dans les romans a dépeinte dans toute son abjection. Resurgit alors le goût pour le morbide, les sciences occultes, l'érotisme faisandé, le satanisme...
Voici venu l'époque des imprécateurs qui haïssent le siècle et annoncent la fin des temps. Décadence ! Ce mot-là est associé en effet à la conviction séculaire, théologique, du grand coup de balai qui jettera le monde dans un abîme apocalyptique, d'où l'on espère voir sortir la régénérescence de l'humanité. Dans cet ouvrage arborescent, Michel Winock explore les peurs, les angoisses, les découragements qui, sous le signe de la décadence, se révèlent également la source féconde d'un renouvellement littéraire et artistique, illustré par de grands auteurs, Barbey d'Aurevilly, Huysmans, Léon Bloy, Octave Mirbeau, Mallarmé, Georges Darien, Pierre Lou s...
La décadence représente aussi bien un état d'esprit et une disposition de l'âme qu'une esthétique.
Michel Winock, né le 19 mars 1937 dans le 14e arrondissement de Paris, est un historien français spécialiste de l'histoire de la République française ainsi que des mouvements intellectuels et politiques. Ses travaux l'ont conduit en particulier à traiter les thèmes du socialisme, de l'antisémitisme, du nationalisme et des mouvements d'extrême droite en France. Il est professeur des universités en histoire contemporaine à l'Institut d'études politiques de Paris, où il a enseigné, entre autres, l'histoire des idées politiques.<br><br>Il est notamment l'auteur du Siècle des intellectuels (1997), pour lequel il a reçu le prix Médicis essai en 1997, et des Voix de la liberté (2001), salué par l'Académie française, et de Madame de Staël, prix Goncourt de la biographie 2010. Il a dirigé avec Jacques Julliard le Dictionnaire des intellectuels français.
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