Resumen del libro
Le 8 juillet 1709, l'Ukraine perd contre la Russie la bataille de Poltava pour son indépendance. Le 7 novembre 1824, la Néva, le fleuve qui traverse Saint-Pétersbourg, est en crue et ravage les quartiers pauvres. Les deux dates n'ont rien en commun, excepté un homme, le tsar Pierre le Grand. Celui qui a mené à la victoire ses troupes à Poltava est aussi le bâtisseur de Saint- Pétersbourg, symbole de sa gloire mais aussi fruit de son délire. Construite au prix de dizaines de milliers de vies humaines, la ville se révolte contre son créateur. Alexandre Pouchkine raconte ces événements dans ces deux récits en vers qu'il écrira à cinq ans d'intervalle. Poltava est une apologie de Pierre le Grand. Son génie politique et militaire, fascine Pouchkine, sa vision de l'avenir de la Russie le surprend. Mais dans ce récit, l'auteur n'est pas seulement un historien. Il tisse une histoire tendre et tragique de l'amour entre le vieux Mazepa, adversaire de Pierre à Poltava, et sa filleule Matriona.
Le Cavalier de bronze met en scène la folie du jeune Eugène, un employé insignifiant qui a perdu sa fiancée dans l'inondation de Saint-Pétersbourg. Fou de chagrin, il erre désemparé dans les rues de la ville. À la vue de la statue de l'empereur, immuable sur son socle, il s'imagine être en droit de lui demander des comptes. Effaré par son audace et en proie à l'hallucination, il fuit aussitôt, se croyant poursuivi par la statue. La folie et la mort seront le prix de sa rébellion.
Connu par les opéras que ses oeuvres ont inspirés aux compositeurs russes, Alexandre Pouchkine (1799-1837) s'est imposé dans son pays comme poète national. Réformateur de la langue écrite qu'il a débarrassée d'un formalisme désuet et qu'il a enrichie de la tradition orale, il est précurseur de la littérature russe moderne. Enfant précoce, il est reconnu dès le lycée par les sommités de l'époque, comme auteur d'odes à la liberté, d'épigrammes souvent irrévérencieux et de pamphlets contestataires. Le jeune Alexandre Pouchkine, fougueux, épris de justice et des idées libérales de 1789, était pour l'autocratie tsariste, le symbole même de la subversion. Sa critique de la monarchie lui coûtera plusieurs années d'exil. Sa poésie, qui puise ses sonorités, et souvent son inspiration, au plus profond du terroir, atteint les classes les plus défavorisées et trouve un auditoire auprès d'une population encore en majeure partie analphabète. Il mourra tragiquement au cours d'un duel.