Jeunes gens qui lisez ce livre, que vous l'aimiez ou non, regardez-le avec curiosité. Car ce livre est le témoignage d'un homme libre. La fière insolence de cette proclamation et son ton désabusé posent la question qui court tout au long du livre : l'homme libre survivra-t-il aux charniers qui s'ouvrent en Europe ? Plus qu'une interrogation, elle traduit une inquiétude angoissée. Publié en 1938, ce violent pamphlet fit scandale en France à sa parution. Il condamne les exactions de la répression franquiste lors de la guerre civile espagnole. Révolté, l'auteur dénonce les atrocités d'un crime irrémédiable : le ralliement de l'Église espagnole au coup de force nationaliste du général Franco et la Terreur blanche cléricale. Georges Bernanos offre un " témoignage de combat " qui a vite pris une actualité extraordinaire pour se révéler une prophétie pathétique des grandes catastrophes du siècle. Et il le fait avec une éloquence chaleureuse, grondante et visionnaire. Si Georges Bernanos braque l'attention sur le crime qui s'accomplit sous ses yeux à Majorque, c'est pour sans cesse le déborder, l'élargir, l'étendre à l'Europe entière, aux acides qui la rongent et vont achever de la dissoudre, et, plus profondément, à une lutte souterraine dont l'enjeu se trouve dans le secret de la conscience. À ce titre, il reste le plus actuel, le plus jeune et le plus moderne de nos contemporains.
Georges Bernanos nació en París en 1888. Novelista, periodista, conferenciante y libelista de estilo apasionado, estuvo profundamente marcado por su educación católica, que completó con estudios de letras y derecho. Empezó su carrera como periodista y director de un semanario monárquico (1913-1914). Durante la guerra se alistó voluntario en caballería y luego fue inspector de una compañía de seguros. Durante sus visitas de inspección escribió su primera novela: Bajo el sol de Satán (1926), cuyo éxito le animó a vivir de su pluma. Le seguirían, principalmente, La impostura (1927), La alegría (1929), premio Femina, Diario de un cura rural (1936) x{0026} x02014;Grand Prix du roman de lx{0026} x02019;Academie Françaisex{0026} x02014;, Nueva historia de Mouchette (1937) y Monsieur Ouine (1945). Al Bernanos libelista le debemos El gran miedo de los biempensantes (1931) y Los grandes cementerios bajo la luna (1937), denuncia contundente del Terror fascista y clerical en la Guerra Civil española. Después de Nous autres, Français y Escándalo de la verdad, publicadas en vísperas de la guerra, viajó a Brasil, donde vivió de 1938 a 1945 sin dejar de poner su talento de polemista al servicio de la Francia libre. Durante una estancia de dos años en Túnez escribió Diálogos de carmelitas. Georges Bernanos murió en Neuilly el 5 de julio de 1948.
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